4.5 étoiles
4ème de couverture :
Été 1989
La Corse, presqu’île de
Revellatta, entre mer et montagne. Une route en corniche, un ravin de vingt
mètres, une voiture qui roule trop vite… et bascule dans le vide. Une seule
survivante : Clotilde, quinze ans. Ses parents et son frère sont morts sous ses
yeux.
Été 2016
Clotilde revient pour la
première fois sur les lieux de l’accident, avec son mari et sa fille ado, pour
exorciser le passé. A l'endroit même où elle a passé son dernier été avec ses
parents, elle reçoit une lettre. Une lettre signée de sa mère.
Vivante ?
Mon avis :
Quand j'ai reçu le mail me proposant de participer à une MC
privilégiée, je n'en croyais pas mes yeux et quand j'ai reçu la confirmation,
j'étais comme un enfant au matin de Noël. J'ai découvert Bussi avec
N'oublier
jamais (
la chronique que j'avais fait en son temps sur PartageLecture), car je suis tombée en amour avec la couverture et depuis je les ai tous
lus ou presque…
Quel plaisir de découvrir en primeur le nouvel ouvrage de
Michel Bussi qui est et restera encore un peu (beaucoup ?) mon auteur préféré !
Les livres de Bussi sont pour moi des livres voyageurs pour
deux raisons.
D'abord, lors de la lecture, je pars en voyage avec lui, de
la Normandie à La Réunion et cette fois, sur l'Île de Beauté que je ne connais
pas du tout. Mais grâce à ses descriptions on s'y croit et on s'y voit. On
s'imagine en vacances, sur la plage, au milieu des dauphins. On a envie de s'y
promener, de découvrir l'île et son maquis.
Puis, lorsque j'ai tourné la dernière page, je ne peux pas
ranger ces livres dans ma bibliothèque car je veux les faire voyager et les faire
découvrir à mes amis. D'ailleurs, tous mes exemplaires sont actuellement
ailleurs, chez différents amis.
Le temps est assassin ne sera pas l'exception : il m'a fait
voyager et je le ferai voyager !
Cette fois, le livre est centré autour non pas d'un
personnage mais d'un objet : le journal intime écrit par Clotilde lors de l'été
de ses 15 ans, l'été où tout a basculé. On a tous un jour ou l'autre tenu un
journal et de mon côté, ça m'a renvoyé quelques années en arrière et j'ai
plongé avec plaisir dans cette douce nostalgie.
On comprend vite que tout tourne autour de ce journal et que
le dénouement se trouvera dans ces quelques pages.
"Le puits de sa mémoire était désespérément sec. Peut-être la
solution se trouvait-elle inscrite dans son journal intime de l'été 89, ce
cahier qu'elle avait noirci jusqu'aux dernières secondes passées sur le banc
d'Arcanu ? Peut-être avait-elle protégé ses souvenirs en les cachant dans ce
cahier ? Peut-être, à l'inverse, ne contenait-il rien, ou de pures inventions,
celles d'une ado menteuse, jalouse et frustrée. Celle qu'elle était."
On découvre aussi rapidement
que ce journal s'est retrouvé dans les mains d'une autre personne, mais qui ?
Si vous avez déjà lu du Bussi, vous savez qu'on ne découvrira le nom du nouveau
possesseur que dans les dernières pages.
J'ai beaucoup aimé les allers-retours entre passé et
présent, entre la Clotilde d'avant jeune et insouciante et la Clotilde d'aujourd'hui,
femme et mère, ainsi que les petites phrases du lecteur inconnu. La manière dont Clotilde
rédige son journal est aussi intéressante car elle s'adresse directement à son
lecteur du futur, comme si elle savait que quelqu'un allait se plonger dans son journal. Je pensais rédiger ma chronique dans le même genre, puis j'ai
réfléchi et je n'étais pas apte à imiter le style de Bussi alors je me suis
rabattue sur une chronique ordinaire.
J'ai dévoré ce livre, dont l'histoire ne démarre pas aussi
rapidement que d'autres livres du même auteur. Il y a un certain nombre de pages pour
que l'histoire se mette en place et qu'on rencontre les acteurs de 1989 et ceux
de 2016.
Et en trame de fond, cette question : Qui envoie des
courriers à Clotilde ? Mais avec cette question en vient une autre : Que s'est-il
passé lors de cet été 1989 ? Rassurez-vous, le lecteur aura toutes ses réponses !
Voulant connaître le fin mot de l'histoire, j'ai profité de
mon voyage en train pour dévorer ce livre.
J'ai bien cru qu'il y avait une incohérence lors d'une des
révélations du récit et je me suis faite avoir comme une bleue une fois encore
! Et je dois à nouveau reconnaître que je suis incapable de deviner où veut
nous emmener Michel Bussi et j'ai été happée par l'histoire.
"Dans les romans qui osent inventer des histoires aussi
surréalistes que la sienne, on s'aperçoit au fil des pages que l'héroïne est
folle, qu'elle souffre de schizophrénie, d'un dédoublement de personnalité, que
ces courriers qui lui sont adressés, elle les a inventés, elle les écrit
elle-même, elle…"
Je regrette par contre un tout petit peu que le dénouement
soit trop rapide, j'aurais préféré qu'il soit un peu plus lent. Il est aussi
moins rocambolesque que dans certains autres de ses récits.
J'ai par contre bien apprécié que l'histoire ne s'arrête pas
au dénouement final mais qu'on partage encore un peu le quotidien de Clotilde,
comme si l'auteur nous permettait de finir l'été avec elle, et peut-être même
plus.
Le petit plus, c'est la place importante donnée à la musique
et pour ça, je vous invite à aller guigner la
playlist proposée par l'auteur,
qui a accompagné toute ma lecture et m'a renvoyé plus de 15 ans en arrière.
En résumé, un livre que je recommande à tous les fans de
Bussi mais aussi aux autre qui voudraient découvrir cet auteur.
Citations :
"Tout ce que je sais, c'est que je suis heureuse, qu'il ne
manque personne autour de moi, que tout le monde est là, comme si en cinquante
ans, rien n'avait changé, comme si personne n'était mort, comme si au bout du
compte, le temps qui passe, peut-être qu'il est innocent, peut-être qu'on se
trompe en l'accusant, en le traitant d'assassin…
*
**
Son regard glissa sur le vide.
Le journal se terminait par ce mot.
Assassin
Il le relut une dernière fois puis il referma le cahier."
Et vous, l'avez-vous lu ? Est-ce que je vous ai donné envie de le découvrir ?